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Retrait affectif après l'amour : lever le voile sur la Dysphorie Post-Coïtale Masculine (DPC) pour mieux se retrouver à deux.

Les petits mots doux, les câlins ou les baisers après la relation, ça ne vous dit rien. Vous vous sentez mal à l’aise, incompris ?


Avouons-le : vous est-il déjà arrivé, juste après l'orgasme, que votre esprit (ou celui de votre partenaire) soit envahi par la tristesse, l'irritabilité, le besoin urgent de fuir, ou même un léger sentiment de dégoût ?

  • Chéri(e), pourquoi tu ne m’embrasses pas après ?

  • Tu ne me parles pas, c’est de ma faute ? J’ai fait quelque chose ?

  • Tu es distant !

  • Pourquoi tu t’en vas ?


Le malaise est palpable, au point où votre partenaire ressent qu’il y a quelque chose, mais n’ose pas en parler, de peur de créer plus de distance.

Image de Shutterstock
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Le moment de fusion, de plaisir et de tendresse ne rime pas nécessairement avec les câlins, l’écoute ou la présence constante du partenaire après la relation.

Si vous avez ce genre de « retrait émotionnel », le plus souvent de la part de l'homme, vous n'êtes pas en train de gâcher votre relation. Vous êtes simplement confrontés à un phénomène peu connu mais très courant : la Dysphorie Post-Coïtale (DPC).


Selon les récentes études sur le sujet, un article fort intéressant intitulé "Postcoital Dysphoria: Prevalence and Correlates Among Males" de Joel Maczkowiack et Robert D. Schweitzer, chercheurs en psychologie à l'Université de technologie du Queensland en Australie, met en lumière la prévalence de la Dysphorie Post-Coïtale (DPC) chez les hommes.


Étant donné que la santé mentale du couple est un enjeu important, surtout dans ce domaine, et après avoir pris connaissance qu’il y a, en effet, plusieurs hommes qui vivent ce phénomène, on peut vous dire que « le besoin d'être ailleurs n'est pas un rejet », ou du moins, pas dans le sens qu’on le croit pour le couple.

Les résultats indiquent que l'expérience masculine de la phase de résolution peut être beaucoup plus variée, complexe et nuancée qu'on ne le pensait auparavant. Maczkowiack, J. et Schweitzer, R. D.,

Allons voir du côté des chiffres


La Dysphorie Post-Coïtale est l'apparition d'émotions plus ou moins négatives et intenses après un rapport sexuel pourtant vécu comme satisfaisant. Longtemps associée uniquement aux femmes 49%, la recherche a clairement montré que les hommes sont aussi concernés :


  • Des études sérieuses indiquent qu'environ 41 % des hommes ont ressenti ces émotions négatives au moins une fois dans leur vie. C'est une réaction humaine, et non une anomalie.

  • Chez les hommes, la DPC se manifeste souvent par de la mélancolie, une apathie soudaine, un sentiment d'irritabilité ou, de manière cruciale pour le couple, un besoin impérieux de distance physique et émotionnelle. Le fameux « j'ai envie d'être seul », ou « je vais faire mes choses et je reviens », ou simplement l’envie de dormir au lieu de discuter.


Selon les recherches, cette réaction est souvent liée à un mélange complexe de fluctuations hormonales +/- intenses après l'éjaculation et de facteurs psychologiques (comme une détresse psychologique actuelle ou des expériences passées non résolues, de l’insécurité).


Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas de votre faute


Si vous êtes celui qui ressent cette vague de malaise après la passion, il est temps d'arrêter de vous juger plus ou moins sévèrement.

Votre sentiment de retrait ne reflète pas vos sentiments envers votre partenaire ou la qualité de votre relation. C'est une réponse de votre corps et de votre esprit, un peu comme un disjoncteur (breaker) qui saute après une surtension émotionnelle et physique. Le goût de proximité n’est plus là. Ce n’est que le retour à la réalité qui prend la place.


Quoi faire sur le moment :


  • N'essayez pas de la refouler immédiatement. Reconnaissez ce besoin de retrait comme une réaction temporaire (la DPC dure rarement plus de quelques minutes à une heure) et non comme une vérité sur votre relation.

  • Mettez des mots dessus, le tabou doit cesser. Le simple fait d'expliquer à votre partenaire que « J'ai lu un article, et c'est ce que je crois ressentir. Je t'aime, mais j'ai besoin de quelques minutes pour moi », peut désamorcer toute la tension.


Message aux partenaires : Son retrait n'est pas un rejet


Si vous êtes celle (ou celui) qui reste seule dans le lit à se demander ce qui ne va pas, son besoin de s'éloigner ne vous concerne pas.

En réalité, votre partenaire ne se retire pas de vous, mais il se retire de son propre mal-être intérieur qu'il ne sait pas gérer sur le coup. Il fuit sa propre vague émotionnelle. Ici, on parle simplement du besoin d’être ailleurs ou seul, donc de liberté. Qui plus est, sans le savoir consciemment.


Ce que vous pouvez faire :


  • Ne forcez pas l'intimité : Vouloir le coller, le forcer à parler ou lui demander ce qui ne va pas immédiatement ne fera qu'augmenter son sentiment d'irritabilité et son mal-être. La communication risque d’être maladroite.

  • Pratiquez la compassion et l'espace : Laissez-le s'éloigner. Au lieu de vous sentir rejetée, essayez de vous dire : « Il a besoin d’être seul, c'est temporaire et je n’ai pas à le prendre personnel. »


L’idée est de ne pas le prendre contre soi. Ce type d’éloignement peut être difficile à surmonter avec le temps pour le partenaire car, on parle de sentiment de rejet, d’abandon qui touche aux blessures profondes de l’enfance. Si vous voyez, ressentez que cela vous affecte plus que vous ne le pensiez, consultez un professionnel.


Discuter pour prévenir les chutes


La DPC n'a pas à être une source de conflit. C'est un excellent terrain de jeu pour renforcer votre communication et votre intimité émotionnelle. Osez, vous allez voir !


  1. Prendre le temps d'en parler


Le meilleur moment pour parler de la DPC est en dehors du lit. Asseyez-vous ensemble et parlez de ce que vous avez appris. Laissez-vous un temps après la relation, quand les deux partenaires sont de retour à la normale.

  • Pour lui : Exprimez que c'est une réaction involontaire et que cela n'a rien à voir avec vos sentiments amoureux. Parlez-lui doucement ou écrivez un mot, sans honte ni culpabilité. C’est simplement une conversation fluide. Un tabou n’a pas besoin d’être exprimé avec hostilité.

  • Pour elle : Exprimez que vous comprenez, mais que vous avez besoin d'être rassurée sur le fait que ce n'est pas un rejet. Surtout au début.

  • Communication : Dans la CNV (Communication Non Violente), l’une des stratégies gagnantes est simplement d’être orientée vers un temps de réflexion. Ensuite, une question importante à se poser avant d’interagir est :


Suis-je disponible en ce moment pour discuter ? Comment je me sens : Déjà révolté, irrité, triste ?

L’idée est de prendre une pause, un pas de recul. Est-ce trop important que je doive dire maintenant ce qui me chagrine, me met en colère, ou puis-je attendre d’être revenu à moi, au mieux ? Souvent, la communication passe mieux. L’autre n’est pas sur ses gardes, et le partage est fluide et plus harmonieux.


  1. Créer une stratégie pour décompresser


Pour minimiser la douleur du retrait émotionnel et physique après la relation, vous pouvez établir un plan simple. D'abord, le partenaire qui se retire s'engage à maintenir un « moment de transition », par un petit geste d’amour. Lui prendre la main avant de partir, un baiser affectueux, renforce le lien avant de s'éloigner.

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Conclusion


Finalement, en faisant preuve de compassion et de communication, la Dysphorie Post-Coïtale n'est pas une menace, mais une opportunité de mieux connaître et d'aimer votre partenaire dans toute sa complexité. C'est le véritable chemin vers un Second Souffle pour votre intimité.

 

1 commentaire

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Invité
il y a un jour
Noté 5 étoiles sur 5.

Merci de mettre la lumière sur ce sujet important mais très peu abordé.👏

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